LA TOXOPLASMOSE
CONDENSE DE
COMPTE-RENDU DE CONGRES
Le point sur la toxoplasmose et la grossesse
a toxoplasmose
en France fait l'objet de dépistages prénuptiaux et prénataux obligatoires.
Malgré les mesures préventives et le traitement utilisé chez la femme enceinte,
on rencontre encore de 700 à 3000 cas par an de toxoplasmose congénitale.
Cet article a pour but de répondre aux questions les plus fréquentes concernant
les risques de contamination, les mesures de prévention, les moyens diagnostiques
et thérapeutiques, tout en précisant les nouvelles découvertes scientifiques
sur le sujet.
EPIDEMIOLOGIE
Le toxoplasme est un être vivant unicellulaire qui se développe dans les cellules des animaux à sang chaud. L'animal porteur contamine son milieu en déféquant. Le cycle sexué du toxoplasme ne s'effectue que chez les félidés (chat le plus souvent).
ode de contamination
De nombreux animaux peuvent se contaminer par ingestion des éléments contaminants des excréments. Après propagation par voie sanguine, le parasite reste latent dans le cerveau, l'œil et les muscles. L'homme se contamine par l'alimentation et par contact avec le chat. Risques alimentaires La consommation de viande crue expose à la contamination. La réfrigération est insuffisante pour détruire le parasite. Par contre, il est sensible à la salaison, au chauffage et à la congélation. La cuisson aux micro-ondes est imparfaite pour assurer la destruction du parasite. Risques liés aux chats En France, les enquêtes sérologiques montrent qu'au moins 60 % des chats sont ou ont été infectés. Les chats " chasseurs " sont plus exposés que les chats qui ne sortent pas. Les chats, en particulier les jeunes, émettent plusieurs millions de germes dans le milieu extérieur pendant plusieurs mois, sans présenter le plus souvent de symptômes d'infection. Le germe émis devient infectant après un séjour d'au moins 24 heures dans le milieu extérieur. Particulièrement résistants, les germes restent viables pendant plusieurs mois dans un sol humide. Ils sont en revanche détruits par la chaleur dès 60 ° C. Le risque de contracter le parasite est maximal au contact de la litière du chat et de terre (jardin, légume, bacs à sable) souillées par des excréments. Le risque serait plus exceptionnel au contact direct du chat.
PREVENTION
es mesures hygiéniques et diététiques ne paraissent pas suffisamment prescrites par les médecins ou les sage-femmes puisque 29 % des femmes séronégatives questionnées à l'accouchement dans plusieurs maternités parisiennes déclaraient n'avoir pas eu connaissance des mesures préventives qui visent à diminuer les risques liés à l'alimentation et au contact des chats.
esures préventives :
SEROLOGIE
es kystes subsistent dans l'organisme infecté et induisent une prémunité durable. Seuls les organismes atteints d'immunodépression, tels les sidéens, y restent sensibles. La recherche d'anticorps spécifique constitue la base du dépistage chez la femme enceinte.
LES RISQUES POUR LA FEMME ENCEINTE
e fœtus peut être contaminés dans les circonstances suivantes :
RISQUE FOETAL
près l'infection
du placenta, un délai de 4 à 8 semaines intervient avant l'infection du fœtus.
Elle ne se produit toutefois que dans 30 % des cas.
Le risque est d'autant plus grand que la grossesse est avancée, le flux sanguin
du placenta étant à son maximum à l'approche du terme. Toutefois, la contamination
précoce, bien que plus rare, induit une atteinte fœtale gravissime (mort in
utero, hydrocéphalie notamment). Tandis que la contamination tardive, plus
fréquente, touche le fœtus moins gravement, notamment par des atteintes oculaires
se révélant tardivement.
La période la plus critique se situe entre la dixième et la vingt-quatrième
semaine après la disparition de la menstruation, moment ou fréquence et gravité
(atteintes multiviscérales, oculaires et cérébrales) se conjuguent.
DEPISTAGE
chographie
mniocentèse et ponction de sang fœtal
Ces deux méthodes permettent la vérification de la présence des signes biologiques spécifiques de l'infection.
ATTITUDE THERAPEUTIQUE
es mécanismes de l'infection toxoplasmique sont encore mal connus. Une batterie de défenses médicamenteuses permet cependant de protéger efficacement le fœtus de la transmission placentaire. Dans le cas de lésions fœtales graves, l'indication d'une interruption de grossesse demeure. Mais il ne s'agit que de 3 à 5 % des cas.
A LA NAISSANCE ET APRES
e nouveau-né devra subir un bilan clinique, biologique et radiologique. En cas de diagnostic prénatal ou néonatal positif, le traitement médicamenteux sera poursuivi jusqu'à l'âge de 1 an. En cas de diagnostic négatif, une surveillance sérologique et clinique régulière sera effectuée jusqu'à au moins 1 an.
CONCLUSION
es progrès des
examens complémentaires morphologiques et biologiques, dont la sensibilité
n'a cessé de progresser ces dernières années, ont bouleversé les anciennes
notions d'interprétation du risque de toxoplasmose congénitale. Le diagnostic
anténatal permet d'éviter un grand nombre d'interruptions thérapeutiques de
grossesse et de proposer un traitement maternofoetal efficace.
De nouvelles perspectives s'ouvrent aux thérapeutes, telles que l'analyse
génomique du parasite ou le vaccin, actuellement testé sur des des sourris,
mais qui reste de se révéler très onéreux.
Dans l'immédiat, la politique de prévention mise en place depuis plusieurs
années en France et les progrès de la médecine néonatale ont diminué significativement
le risque d'atteinte du fœtus, que ce soit par contamination extérieure, ou
par toxoplasmose congénitale.